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Vingt-Sept Versets

Les 27 versets sur l’entraînement mental ont été composés par Lama Je Tsongkhapa (1357-1419). Cette traduction est tirée du livre : Mère de tous les bouddhas par Lex Hixon.


Premier verset – Le jardin infini

Le corps, la parole et l’esprit étant pleinement alignés, je me prosterne avec ferveur devant ces êtres rares, qui sont victorieux de toute notion de limitation, et devant leurs filles et fils spirituels. Qu’une célébration cosmique de la poésie pure, exprimant parfaitement l’enseignement le plus subtil de ces sages victorieux et des héritiers de leur sagesse, éclate maintenant comme un jardin infini au printemps perpétuel.

Je Tsongkhapa commence par présenter sa famille, qu’il aime comme un  amant fervent. Bien sûr,  » famille  » ne signifie pas nécessairement son père, sa mère, ses frères et sœurs et ainsi de suite – même s’ils peuvent en faire partie ; cela signifie sa famille spirituelle qui est devenue beaucoup plus importante que les liens matériels 😉 Et il fait le vœu que ce qu’il veut nous dire puisse – avec l’aide de sa famille – être parfaitement exprimé et éclater comme un jardin infini au printemps éternel.

Si nous le rejoignons dans l’amour de sa famille, nous sommes dans une délicieuse gâterie : non seulement nous comprendrons parfaitement, mais la compréhension se fera dans un magnifique jardin !

Cela vaut la joie de s’imprégner des détails de son verset : Pourquoi dit-il ‘vainqueur de toutes les limitations’ et non des tentations ? Pourquoi parle-t-il des filles avant les fils ?


Deuxième verset – Le regard calme

Regardez calmement, avec l’œil clair de Prajnaparamita (Sagesse parfaite) sur la manifestation universelle, cette tapisserie sans commencement tissée de fils karmiques vibrants d’êtres conscients, et écoutez la symphonie harmonieuse de l’interdépendance. Purifiez entièrement cette étendue illimitée de lutte et de conflit apparent de la moindre ombre de négativité. Avec une intention claire comme le diamant, inspirez la foi partout. Avec une sagesse miroir, stabilisez tous les esprits chaotiques.

Voici ce que nous comprenons du deuxième verset : Je Tsongkhapa propose une attitude pour faire face à la réalité :

Nous pourrions regarder n’importe quelle réalité avec tranquillité.

La tranquillité pourrait venir d’une compréhension claire que tout ce que nous voyons ne vient pas à nous mais de nous ; rien de ce que nous voyons n’existe par lui-même, tout est notre projection.

Si nous comprenons que tout ce que chacun de nous perçoit, provient de chacun de nous ; alors tout l’Univers devient une symphonie vivante, harmonieuse, que nous  jouons tous continuellement, sans début ni fin.

Parfois, nous pouvons nous trouver en lutte ou en conflit. Au lieu de réagir, nous pourrions nous rappeler notre mission, le Principe Universel : Nous sommes ici pour servir et non pour se faire servir. Plus souvent nous le faisons , plus notre esprit chaotique retrouvera sa stabilité facilement.


Troisième Verset – Dissipez la négativité

Si les ombres de la négativité ne sont pas dissipées immédiatement, ces étranges absences non-substantielles de lumière gagnent en puissance à chaque nouvelle action, jusqu’à ce que même ceux qui comprennent les dangers de la négation n’aient pas assez de pouvoir pour choisir la voie de la lumière claire. Même ceux qui étudient la philosophie et parlent avec éloquence sont incapables de se libérer des ténèbres illusoires.

Voici ce que nous comprenons de ce verset : il y a une illusion très dangereuse, dangereuse mais pas réelle. Je Tsongkhapa les appelle : les ombres de la négativité.

Je me souviens d’avoir entendu Bouddha parler de la relation entre les pensées et notre personnalité : tout commence par une pensée ; les pensées répétitives peuvent devenir une croyance, les croyances entretenues peuvent devenir une habitude, la somme des habitudes devient notre caractère ou notre personnalité. Cette chaîne fonctionne comme une balançoire : au niveau de la pensée, le poids de chaque côté est égal (a), on peut déplacer l’autre côté aussi facilement qu’elle peut nous déplacer. Nous pouvons changer les pensées de la même manière que les pensées peuvent nous changer.

Si nous n’intervenons pas consciemment, les pensées prendront du poids en devenant des croyances. Alors l‘autre côté devient plus lourd et il nous faudra beaucoup plus d’efforts pour changer une croyance.

Lorsque la croyance est devenue une habitude, le désavantage du poids est encore plus prononcé ; il est très difficile de changer des habitudes.

Et finalement, lorsque les croyances se sont manifestées pour former notre personnalité, nous avons atteint le point (b) où l’autre partie l’emporte sur nous – c’est une impossibilité absolue pour nous de changer notre personnalité.

Les pensées peuvent être positives = alignées avec notre âme ► en nous donnant des émotions heureuses.

Ou les pensées peuvent être négatives = résister à notre âme ►nous donnant des émotions négatives.

Selon notre compréhension de Jé Tsongkhapa, si nous ne dissipons pas immédiatement les pensées négatives, nous perdrons très rapidement tout pouvoir pour le faire. Même si nous sommes des bouddhistes érudits ou des philosophes intelligents, nous ne pourrons plus dissiper l’obscurité. Les ténèbres sont une bonne métaphore parce qu’elles n’existent pas – elles sont juste l’absence de lumière….

Alors faisons un peu de discipline et souvenons-nous qu’à chaque fois qu’une pensée négative nous vient à l’esprit – dissipons-la par une pensée de quelque chose que nous aimons !


4ème Verset – Ce qui entrave notre évolution

La totalité de l’humanité qui lutte et aspire, en commençant par des personnes immatures jusqu’aux personnes contemplatives avancées, souffre de l’illusion douloureuse de s’accrocher à ces ombres vides, en se remplissant d’une puissance affective issue d’une action et d’une intention égocentriques.

Je Tsongkhapa affirme ici que le fait de s’accrocher à des pensées négatives n’est pas une erreur fortuite. Selon lui c’est quelque chose dont tout le monde souffre, de la personne la plus immature et inconsciente à l’activiste ou au méditant le plus avancé. C’est pire que l’herpès, parce que chaque être humain en souffre.

Ce n’est pas seulement que nous nous accrochons activement aux pensées négatives, mais aussi que ces ombres vides ( les pensées) tirent leur force vitale d’une autre « mauvaise habitude », l’intention et l’action égocentriques. Chaque fois que nous ne vivons pas le Principe Universel – Nous sommes ici pour servir et non pour se faire servir -, chaque fois que nous poursuivons notre petit bonheur personnel, nous insufflons plus de vie aux ombres vides. En d’autres termes : nous ne pouvons pas abandonner les pensées négatives tout en continuant à être égoïstes.


5e Verset – réactivité

Cet apparent bondage, cet accrochage aux ombres, est constitué par des réactions de plaisir et de douleur, évidemment ou subtilement enracinées dans une motivation égoïste. Par ces êtres rares qui sont allés au-delà, qui à travers tous les temps demeurent dans la béatitude comme Bouddhas, la vraie nature des réactions et leurs résultats est clairement connue pour être non-substantielle. Mais l’étendue illimitée des êtres égocentriques, qui se lient inexorablement à une motivation égoïste, ne peut donc pas se libérer ou même s’éloigner légèrement de l’égocentrisme.

Je Tsongkhapa approfondit les raisons pour lesquelles il nous est difficile d’évoluer au-delà d’une vie égocentrique : les entraves qui nous lient aux ‘ombres accrochées’, les pensées négatives sont nos réactions de plaisir et de douleur. Au lieu de simplement observer ‘Ah c’est ça’, nous réagissons en investissant notre énergie et nos émotions soit dans le ‘Oui, j’aime’ ou dans le ‘Non, je n’aime pas’. Ces réactions ne sont possibles que lorsque nous suivons le petit bonheur, que nous nous occupons de notre petit bien-être personnel et non du Principe Universel qui vise le Bien Commun : Nous sommes ici pour servir et non se faire servir.

Tous les êtres éclairés, les gens qui sont allés au-delà du petit moi, moi et moi-même , pour eux les réactions sont clairement non substantielles – elles ne comptent pas du tout.

Nous devons donc regarder au-delà de l’égoïsme, expérimenter le plus grand bonheur qui vient quand nous sommes au service, détendus et profondément heureux.


6e Verset – Pourquoi je fais ça?

Nous devons méditer soigneusement et en profondeur sur la nature inévitablement contraignante de la négativité, en apprenant à faire une discrimination sensible et infaillible entre les actions qui nient le caractère précieux des autres et celles qui l’affirment et prennent judicieusement soin des autres. De ce point de vue clair, renoncez à toute négation et efforcez-vous avec l’engagement total de votre être de devenir entièrement affirmatif de toute vie partout.

Aujourd’hui, Jé Tsongkhapa nous offre une solution pour sortir du piège éternel de la négativité. Il propose que nous apprenions à faire la différence entre

  • des actions qui nient la préciosité des autres et
  • des actions qui affirment le souci pour autrui

En discriminant intelligemment toutes nos actions, nous pourrions développer une clarté intérieure, pour sentir immédiatement si une action que nous sommes sur le point d’entreprendre est de prendre soin des autres ou de nier leur valeur. Chaque fois que nous avons ce point de vue clair, nous ne pouvons tout simplement pas faire l’action qui nie la préciosité des autres et aller de tout notre cœur vers tout ce qui affirme les expressions de la VIE où qu’elle soit.

En d’autres termes, Je Tsonkhapa nous propose de diriger tout ce que nous faisons sous la prémisse du Principe Universel : Nous sommes ici pour servir et non pour se faire servir. Nous ne promouvons que le bien-être de tous et ne suivons pas le bien-être de notre ego insignifiant.

Pour obtenir cette clarté, c’est une bonne idée de prendre le temps de ne pas sauter d’une motivation ou d’une impulsion tout de suite à l’action. Il s’agit de couper un automatisme en nous-mêmes en posant à chaque fois la question : « Ce que je m’apprête à faire ici, est-ce une action qui affirme la vie, est-ce un bien pour les autres ? Ou est-ce que c’est juste pour satisfaire ce que je veux ? »


7e Verset – l’intention uniquement

Les germes de l’action sont des intentions positives et négatives. Toute intention consciemment enracinée dans une motivation désintéressée, ne désirant que pure bonté à toute vie, établira le fondement stable de la bonté et générera universellement de riches résultats de bonté. Toute intention même légèrement affaiblie par une motivation égoïste sape à la fois le fondement de notre vie et ses fruits. L’intention est la seule force créatrice de l’existence.

Aujourd’hui, Djé Tsongkhapa nous surprend: nous avons peut-être cru jusqu’à date que le karma signifie que chacune de nos actions est comme une graine qui pousse dans le sol du temps pour finalement germer dans la perception que nous en avons : les bonnes graines nous donnant des perceptions heureuses et les mauvaises graines nous donnant des perceptions malheureuses.

Mais maintenant, il nous dit qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises actions – mais il y a de bonnes ou de mauvaises intentions : une bonne intention est quand nous sommes motivés par le Principe Universel ou le Bonheur de Tous ; et une mauvaise intention est motivée par le souci du bonheur du petit Moi.

Il va même jusqu’à dire que tout ce que nous faisons pour le bien de tous aboutira toujours et inévitablement à de riches résultats de bonté. Mais s’il y a la moindre trace d’une motivation égoïste, cela minera les deux : la base de notre vie et les fruits de nos actions.

L’intention est la SEULE force créatrice de l’existence !  imaginez ce que ça veut dire : la seule force qui crée dans l’Univers est celle de notre intention!


8e Verset – La vérité révolutionnaire

S’accrocher dans l’intention de triompher sur le dos d’un autre, s’accrocher au désir de prospérer aux dépens d’autrui, ou se livrer au moindre préjugé contre tout être à cause de sentiments personnels d’attraction ou de répulsion, ceci est la seule cause de  souffrance qui existe dans la vie d’une personne et  dans l’univers en entier. Nous devons méditer sans cesse sur cette vérité révolutionnaire, en restant conscients d’elle à chaque instant de notre existence.

Voici ce que Djé Tsongkhapa appelle La Vérité Révolutionnaire

Nous avons appris d’Abraham que le flot continu de nos propres pensées crée la réalité dans laquelle nous vivons. Et nous avons appris de Jé Tsongkhapa, lors de la 7ème session, à quel point l’intention est importante. Les deux sources affirment que ce qui arrive est ce que l’on souhaite , que nous en soyons conscients ou non. Nous pouvons tous vivre au paradis en ce moment même, si nous ne résistons pas à notre propre désir d’y accéder et de le vivre en produisant des pensées négatives ou en faisant vivre inconsciemment aux autres des conséquences négatives.

Cela signifie que si chaque pensée est co-créatrice de notre réalité, nous devrions n’avoir que des pensées positives à propos de nous et des autres. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire… Je pense que personne ne peut prétendre être capable de contrôler complètement sa pensée ! Alors que faire ?

Le texte sur l’image dit: « Dans un temps de mensonge, dire la vérité est un acte révolutionnaire »


9e Verset – désespérément étroit d’esprit

Ceux qui tentent de masquer leur intention par des conseils qui, d’une manière ou l’autre, exaltent l’égoïsme et déprécient l’altruisme, deviennent désespérément perdus dans une étroitesse d’esprit, obsédés par leurs propres intérêts égoïstes. De telles personnes créent la seule erreur dans l’univers : détourner nos précieuses intentions et notre souci des autres vers nous-mêmes. Cette tromperie n’exprime pas seulement la haine pour la sagesse de Bouddha, mais est la tentative absurde de détruire la nature universelle de Bouddha.

Il y a des gens – nous-mêmes parfois – qui paraissent compatir en donnant des conseils aux autres dans l’idée d’aider… mais au fond, ils sont motivés par leur intérêt personnel – pour obtenir un avantage sur les autres, gagner du prestige ou une bonne fortune pour soi, etc.

L’altruisme et l’égoïsme ne se mélangent pas, ils sont comme l’huile et l’eau. Dès que nous exaltons l’égoïsme, nous déprécions ou nions inévitablement l’altruisme.

Ainsi, lorsque nous promouvons l’égoïsme sous quelque forme que ce soit, nous créons la seule erreur dans l’Univers – nous dévions notre préoccupation de l’autre vers nous-même. Ce faisant, nous résistons au Principe Universel, nous nions comment tout fonctionne toujours et seulement pour le Bien de Tous. Nier signifie que nous agissons comme si nous ne savions pas – et la loi de l’attraction nous donnera davantage de ce qu’on  émet et nous rendra désespérément perdus dans l’étroitesse d’esprit. Quand nous nions le Principe Universel, nous nous empêchons de savoir, de comprendre.

Notre négation du Principe Universel, cependant, n’affecte en rien le fonctionnement de l’Univers –  nous devenons seulement intellectuellement aveugle, hypnotisé et fou.


10e Verset – notre choix

Pour éviter de manière décisive cette voie désastreuse de la haine, faites naître dans votre courant de conscience l’esprit maternel d’intentions totalement positives envers tous les êtres comme envers les enfants qui vous sont chers. Cet esprit de bonté, suprêmement habile dans les soins affectueux, dévoile la valeur infinie de chaque vie, démontrant que la compassion est le sens de l’existence. Mais le mental négatif maladroit, opérant aveuglément sans se soucier de la préciosité des autres, draine le nectar du sens de la vie humaine. Cultivez avec diligence l’amour inconditionnel qui transforme chaque pensée et chaque action en aide tangible pour les êtres conscients.

Nous avons le choix, selon Djé Tsongkhapa, de cultiver un esprit (âme de la forme physique) qui est, soit extrêmement habile, soit maladroit et négatif.

Si nous laissons l’esprit négatif maladroit avoir le dessus, nous n’agissons pas du tout, mais réagissons aveuglément sans nous soucier des autres. Notre vie deviendra insignifiante, plongée dans un tourbillon désastreux de destruction.

Si, d’autre part, nous cultivons l’esprit habile de la bonté, nous vivrons une vie significative et infiniment précieuse.

C’est à nous de choisir. D’accord, le choix sera d’abord une décision mentale et volontaire. Mais c’est alors que nous pouvons supporter cette décision pour qu’elle s’imprègne lentement dans tout notre être, considérant tous les autres comme des enfants qui nous sont chers et dont nous voulons nous occuper avec désintéressement. Au cours de ce processus, chacune de nos pensées se transformera lentement en une aide tangible pour tous.


11e Verset – tout le monde nous aide tout le temps

Une telle pratique méditative met en lumière un mental qui n’envisage que le bien-être des autres, constamment reconnaissant envers tous les êtres bien-aimés pour la bonté incommensurable qu’ils ont déversée à travers un temps sans commencement comme mères, pères, enfants, amis, bienfaiteurs, et enseignants. Cet esprit de bonté ne connaît que le désir incessant de bénéficier à tous ces êtres bénis sans exception, de toutes les manières et à tous les niveaux qu’on puisse imaginer.

Selon Djé Tsongkhapa, chacun de nous est le créateur de son propre mental. Dans le dernier verset, nous avons appris qu’il nous revient le choix de créer soit un esprit ennuyeux d’égoïsme, soit un esprit intelligent altruiste.

Le mental intelligent est en parfaite synchronicité avec le Principe Universel parce qu’il ne voit que le bien de Tous ; et il voit seulement que tous les êtres sont d’une bonté incommensurable envers nous parce que tout ce qu’ils nous prodiguent aide à notre évolution et à notre croissance. Nous pouvons donc être constamment reconnaissants de leur gentillesse en tant que mère, père, bienfaiteur ou enseignant… ainsi que de ceux qui ont accepté nos enseignements, nos bonnes actions, notre maternage et paternité. Une fois alignés au Principe Universel, nous faisons partie intégrante de l’évolution de l’Univers, possédés par le désir incessant de bénéficier à tous. Nous nous déplaçons dans l’amour et sommes propulsés par l’amour.


12e Verset – ne pas oublier

De se souvenir vivement, à chaque instant, de la bonté exprimée par tous les êtres, et cultiver un désir intense et constant de rendre même une petite partie de cette bonté, nous dévoile la vraie signification de la vie dans tous les mondes. Celui qui ne répond pas de tout cœur à cet appel à la bonté et à l’attention universelle est, sur le plan du développement, inférieur à celui des animaux, qui eux sont capables de ressentir une immense gratitude.

Quand on va bien, que tout va bien, on oublie, on ne se préoccupe pas. Et ce n’est que lorsque nous sommes dans une profonde insécurité ou souffrance que nous nous souvenons de la bonté, parce que c’est là que nous en avons besoin.

Si vous étiez par exemple en trekking et que vous vous égariez, que la nuit tombait, vous pourriez vous sentir alors complètement désorienté et perdu… et si vous voyiez une maison au loin avec une lumière à l’intérieur, votre cœur sauterait probablement de joie et de gratitude…et en vous approchant, vous voyez qu’il y a même quelqu’un dans cette maison…. et cette personne vous ouvre la porte… et écoute votre problème… et vous aide même en vous invitant pour la nuit et en vous montrant le chemin le lendemain… dans cette situation, vous n’auriez aucun problème à ressentir de la reconnaissance pour cette immense bonté qui vous est démontrée à chaque instant.

Et cette gratitude ressentie crée en vous l’envie de redonner même une petite partie de cette bonté. Cet état émotionnel est une grande porte, selon Djé Tsongkhapa, pour vous révéler la vraie signification de la vie ; si vous manquez la porte, vous vous abaissez au plan inférieur à celui des animaux qui sont en effet capables d’immense gratitude.


13e Verset – comme la glace au soleil

La méthode enseignée par les sages éveillés pour développer cet esprit habile de bonté est de couper la racine de toutes projections égoïstes, en étudiant de façon répétée et intensive la Sagesse Parfaite, en méditant de façon unique et pointue sur son essence dans un état de calme contemplatif et de stabilité. Avec la clarté et l’honnêteté d’une telle concentration, les mondes projetés du désir égoïste se fondent dans la lumière du soleil de la méditation, comme des structures de glace, révélant le magnifique secret de notre existence, sa signification totale et sa justification absolue, qui est une compassion active pour toute vie.

Au cours des derniers chapitres, la question se pose naturellement : comment développer cet esprit habile, comment couper les racines de l’égoïsme ?

Je Tsongkhapa propose d’étudier intensément la Sagesse Parfaite encore et encore. Qu’est-ce que la Sagesse Parfaite ? Le Bouddha a partagé la Sagesse Parfaite avec nous dans son dernier enseignement, appelé le Sûtra du Cœur : il n’y a rien dans le monde qui n’existe par lui-même ; tout n’existe que dans et par notre perception. Cela nous donne un pouvoir énorme sur notre réalité : elle n’est pas une réalité en soi, elle est plutôt comme un film ; un film où le scénario est écrit par nous et où nous jouons les rôles principaux également.

Nous pouvons bien sûr étudier en lisant un livre sur la Sagesse Parfaite , mais il y a une façon mille fois plus puissante : nous pouvons regarder toutes les situations qui se produisent dans nos vies – en particulier les plus mauvaises : d’abord reconnaître comment nous les ressentons et puis aller un peu plus loin en partant par exemple du sentiment que mon patron  que je trouve injuste ne l’est pas par lui-même, pour arriver à trouver que c’est moi qui le perçoit injuste, alors que sa femme elle, le trouve très adéquat. Quand je vois clairement que mon patron n’a pas de qualité en soi, que tout ce que je perçois de lui est ma projection, il est vide , mon sentiment d’abus pourra disparaître – fondant comme de la glace au soleil, révélant une existence magnifique et splendide.


14e Verset – pour les bouddhistes seulement?

A cette époque dégénérée, ceux qui embrassent sans hésitation et servent tendrement toutes les créatures souffrantes, tout comme une mère aimante s’occupe minutieusement de ses enfants, même les plus rebelles, sont les seuls maîtres de la vie sainte qui suivent authentiquement la voie du Bouddha.

Dans ce verset, Djé Tsongkhapa expose la discipline (dharma) de tous les pratiquants Bouddhistes qui sont sur le chemin de la compassion :

  • qu’ils reconnaissent que nous vivons dans un âge dégénéré et occulte
  • qu’ils voient toute créature comme une mère voit ses enfants
  • qu’ils soient toujours prêts à servir toutes les créatures souffrantes comme une mère aimante

Une note d’aviram : sans être bouddhistes, nous pouvons également servir tous les êtres afin de rendre le monde meilleur , sans pour cela prêter attention à l’état actuel des choses, aux manifestations de notre réalité actuelle, c’est à dire à la souffrance. Chaque fois que nous voyons quelque chose que nous ne voulons pas,  tournons la tête délibérément pour voir ce que nous voulons et pour en imaginer les détails.


15e Verset – élever l’âme

L’esprit qui sert et élève fidèlement et inlassablement les êtres conscients est de pure bonté. Il donne constamment du don de lui, de sa foi en une bonté toujours grandissante à tous les esprits, pour leur profit de la manière la plus directe. De toutes les formes de bienfaits possibles à tous niveaux, la plus élevée est d’enseigner cette pratique de l’amour, cette foi indomptable en la bonté universelle, par la transmission directe d’une conscience désintéressée, circulant de mental à mental de manière transparente, en fonction des besoins et des capacités de chaque mental. C’est un véritable enseignement, qui transmet l’énergie vivante de la bonté universelle de façon tangible , qui devient perpétuellement active chez celui qui la reçoit, même pendant les périodes de crise les plus pressantes, ne s’évaporant jamais en de simples mots ou concepts.

On pourrait penser que la bonté, c’est donner de l’argent à un mendiant. D’un point de vue très ordinaire, c’est correct. Mais la bonté dont parle ici Djé Tsongkhapa va beaucoup plus loin : nous pourrions cultiver un esprit qui élève inlassablement les êtres conscients.

Dans l’exemple du mendiant, cela pourrait signifier que nous élevons l’âme du mendiant pour qu’il puisse changer ses vibrations de: jamais assez à: toujours abondant. Ce qu’il appelle la « transmission directe de la conscience désintéressée » pourrait être de ne pas voir la misère du mendiant mais l’abondance qui l’entoure : le soleil brille pour le réchauffer, la brise légère porte des parfums merveilleux de fleurs, on lui donne de l’argent, une petite fille lui sourit… La transmission de ces énergies de la pensée vivante devient perpétuellement active chez celui qui le reçoit et l’aidera même dans les crises les plus graves.


16e Verset – nous décidons sur notre illumination

Au cours de cette pratique bienheureuse, cultiver continuellement l’esprit merveilleux et toujours en expansion de la bonté; même le moindre manque de joie sympathique disparaît et la conscience devient davantage centrée et désintéressée, tandis que les émotions égoïstes et les projections conceptuelles qui composent ce monde conventionnel étroit disparaissent progressivement; nous sommes complètement libérés. Le soleil brillant de la Grande Compassion brille sans entrave. L’esprit d’amour sincère dans chaque pensée et chaque action constitue la lumière du soleil qui rayonne spontanément, fondant sans effort le brouillard de l’égoïsme, renforçant considérablement nos efforts constants pour tous les êtres.

Dans ce verset, Djé Tsongkhapa nous donne le mécanisme de ce qui arrive à notre esprit et à notre vie quand nous cultivons la bonté dans tout ce que nous faisons : même le moindre manque de joie sympathique disparait, laissant tout l’espace pour élargir la conscience nous menant à la libération totale. Notre étroite personnalité égoïste ayant complètement disparu, seul le brillant soleil de compassion brillera sans entrave. Et même ce soleil est « fait » de l’intention d’amour sincère dans chacune de nos pensées, paroles ou actions.
Cela suggère que nous ne sommes pas seulement responsables de la création de la réalité qui nous entoure – le paradis ou l’enfer, pour ainsi dire -, mais que nous avons aussi la décision
de notre propre illumination. Selon Djé Tsongkhapa, nous serions tous déjà illuminés sans nos intentions égoïstes qui empêchent l’illumination. Et le chemin vers le paradis et l’illumination est auto-gratifiant : chaque pas dans la bonne direction nous fait du bien, chaque pas dans la direction opposée fait du mal – c’est un GPS intérieur infaillible sur notre chemin spirituel!


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Twenty Seven Verses

The 27 Verses on Mind Training have been composed by Lama Je Tsongkhapa (1357 – 1419). This translation is from the book: Mother of All Buddhas by Lex Hixon.


First Verse – infinite garden

With body, speech, and mind fully aligned, I prostrate fervently before those rare beings, who are victorious over all notions of limitation, and before their spiritual daughters and sons. May a cosmic celebration of pure poetry, perfectly expressing the most subtle teaching of these victorious sages and the inheritors of their wisdom, now burst forth like an infinite garden in perpetual spring.

Je Tsongkhapa begins with introducing his family, which he is loving like a fervent lover.

Of course ‘family’ doesn’t necessarily mean his father, mother, siblings and so on – even though they can be part of it; it means his spiritual family which has become much more important than material bonds 😉

And he makes the wish that what he want to tell us may – with the help of his family – be perfectly expressed and burst forth like an infinite garden in eternal spring.

If we join him in the love of his family, we are in on a delicious treat: not only will we perfectly understand, but the understanding will be happening in a splendid garden!

It is very worthwhile to look at the details of his verse: Why is he saying ‘victorious over all limitations’ and not temptations? Why is he mentioning the daughters before the sons?


Second Verse – gaze calmly

Gaze calmly with the clear eye of Prajnaparamita (Perfect Wisdom) upon universal manifestation, this beginningless tapestry woven from vibrant karmic threads of conscious beings, and listen to the harmonious symphony of interdependence. Purify entirely this boundless expanse of apparent struggle and conflict from the slightest shadow of negativity. With diamond-clear intention, instill faith everywhere. With mirror-like wisdom, stabilize all chaotic minds.

Here is what we understand from the second verse: Je Tsongkhapa proposes an attitude of how to face reality:

We could look at any reality with tranquillity.

Tranquillity could come from a clear understanding that all we see does not come at us but from us; nothing that we see exists on it’s own, all is our projection.

If we understand all that each of us sees, comes from each of us; then the whole Universe is a living, harmonious symphony, continuously played by all of us, with no beginning and no end.

Sometimes we may find ourselves in struggle or conflict. Instead of reacting, we could remember our mission, the Universal Principle: We are here to serve and not to be served. The more often we do this, the easier our chaotic minds will stabilize again.


Third Verse – Dispel Negativity

If shadows of negativity are not dispelled immediately, these strange insubstantial absences of light gain immense potency with every new action, until even those who understand the dangers of negation will not have enough power to choose the way of Clear Light. Even those who study philosophy and speak eloquently are unable to release themselves from illusory darkness.

Here’s what we understand from this verse: there is a very dangerous illusion, dangerous yet not real. Je Tsongkhapa calls them: the shadows of negativity.

I remember hearing from Buddha the relationship between thoughts and our personality: it all starts with a thought; repetitive thoughts can become a belief, maintained belief can become a habit, the sum of habits become our character or personality. This chain works like a balance: on the thought level the balance is equal (a), we can move the other side as easily as it can move us. We can change thoughts in the same way as thoughts can change us.

If we do not consciously intervene, thoughts will gain weight by becoming beliefs. The other side has become heavier and it takes for us much more effort to change a belief.

When the belief has become a habit the weight disadvantage is still more pronounced; it is very very difficult to change habits.

And finally when beliefs have manifested themselves to form our personality, we have reached the point (b) where the other side outweighs us – it is a sheer impossibility for us to change our personality.

Thoughts can be positive = aligned with our Soul ► giving us happy emotions.

Or thoughts can be negative = resisting our Soul ►giving us negative emotions.

According to our understanding of Je Tsongkhapa, if we do not dispel negative thoughts immediately, we will loose any power to do so very rapidly. Even if we are well learned Buddhists or clever philosophers, we won’t be able to dispel the darkness. Darkness is a good metaphor because it does not exist – it is just the absence of light…

So let’s make a little discipline and remember each time, a negative thought comes to mind – dispel it with a thought about something we like!


4th Verse – What hinders our evolution

The full spectrum of struggling and aspiring humanity, from immature persons to advanced contemplatives, suffers the painful delusion of clinging to these empty shadows as they become filled with affective power by self-centred action and intention.

Je Tsongkhapa states here that the clinging to negative thoughts is not a casual fallacy, according to him it is something everybody suffers, from the most immature and unconscious person to the most advanced activist or meditator. It’s worse than herpes, because each human being suffers from it.

It’s not that we are actively clinging to negative thoughts, but these empty shadows get their life force from another ‘bad habit’ which is self-centred intention and action. Whenever we are not living the Universal Principle – We are here to serve and not to be served – , whenever we pursue our personal, small happiness, we infuse the empty shadows with life. In other words: we cannot abandon negative thoughts while continuing to be selfish.

 


5th Verse – reactivity

This apparent bondage, this clinging to shadows, is constituted by reactions of pleasure and pain, obviously or subtly rooted in self-serving motivation. By those rare beings who have gone beyond, who throughout all time abide in bliss as Buddhas, the true nature of reactions and their results is clearly known to be insubstantial. But the boundless expanse of self-oriented beings, who bind themselves inexorably to selfish motivation, therefore cannot liberate or even distance themselves slightly from egocentricity.

Je Tsongkhapa goes deeper into the reasons why it is difficult for us to evolve beyond a egocentric life: the fetters which bind us to the ‘clinging shadows’, the negative thoughts are our reactions of pleasure and pain. Instead of simply observing ‘Ah this is so’, we react by investing our energy and emotions in the sense ‘Yes I like it’ or ‘No I don’t like it’. These reactions are possible only while we are following the small happiness, only looking after our small personal good and not following the Universal Principle which aims at the Common Good: We are here to serve and not to be served.

All the enlightened beings, people who have gone beyond the small Me Myself and I , for them reactions are clearly unsubstantial – they don’t matter at all.

So we have to look beyond selfishness, experience the bigger happiness which comes when we are being of service, relaxed and deeply happy.

 


6th Verse – why do i do this?

We should meditate carefully and thoroughly upon the inevitably binding nature of negativity, learning to discriminate sensitively and unerringly between the actions which negate the preciousness of others and actions which affirm and judiciously care for others. From this clear viewpoint, renounce all negation and strive with the total commitment of your being to become entirely affirmative of all life everywhere.

Now Je Tsongkhapa offers us a solution to escape out of the eternal trap of negativity. He proposes that we could learn to make a difference between

  • actions which negate the preciousness of others and
  • actions which affirm the caring for others

In discriminating all our actions intelligently we could develop an inner clarity, to immediately feel if an action that we are about to undertake is caring for others or negating their preciousness. Whenever we have this clear viewpoint, we could just not do the action which negates the preciousness of others and wholeheartedly go for everything that affirms all expressions of LIFE everywhere.

In other words, Je Tsonkhapa proposes us to put all we do under the Universal Principle: We here to serve and not to be served. We promote only the Well Being of All and do not follow the small well being of our tiny, insignificant ego.

In order to get this clarity, it is a good idea to take the time; to not jump from a motivation or impulse right away to an action. This means cutting an automatism within our selves by asking every time the question: What I am about to do here; is it a life affirming action, is it a good for All? Or is it just satisfying what I want?”


7th Verse – only the intention

The seeds of action are positive and negative intentions. Any intention consciously rooted in selfless motivation, desiring only sheer goodness for all conscious life, will establish the stable ground of goodness and will universally generate rich results of goodness. Any intention even slightly weakened by selfish motivation undermines both the ground of our life and its fruits. Intention is the sole creative force of existence.

Today Je Tsongkhapa has a surprise for us: we may have believed that karma means that each of our actions is like a seed that grows in the soil of time to finally sprout into a perception we will have: good seeds give us happy perceptions and bad seeds give us unhappy perceptions.

But now he’s telling us that there are no good or bad deeds – but there are good or bad intentions: a good intention is when what we want to do is motivated by the Universal Principle or the Happiness of All; and a bad intention is motivated by caring about the happiness of only ME.

He goes even so far as to say that whatever we do for the good of All will always and inevitable result in rich results of goodness. But if there is even the slightest trace of selfish motivation, this will undermine both: the basis of our life and the fruits of our actions.

The intention is the ONLY creative force of existence! Can you imagine what this means: the only force that creates in the Universe is our intention!


8th Verse – The Revolutionary Truth

To cling to the intention of triumphing over another, the desire to prosper at the expense of any being or to indulge in the slightest bias against any being because of personal feelings of attraction or repulsion, these alone are the causes for whatever suffering exists in personal lives and in the universe as a whole. We should meditate ceaselessly on this revolutionary truth, remaining conscious of it during every moment of existence.

Here’s what Je Tsongkhapa calls The Revolutionary Truth

We have learned from Abraham that the continuous stream of our own thoughts create the reality we are living in. And we have learned form Jé Tsongkhapa in the 7th session how solely important the intention is. Both sources affirm that it is our wish what happens, whether we are conscious of it or not. We can all live in paradise right now, if we do not resist our own wish for it by producing negative thoughts or by unconsciously wanting negative things for others.

This means: if each thought is co-creating our reality, we would want to have only positive thoughts for ourselves and for others. That is easier said than done. I think nobody can pretend being able to completely control his or her thought! So what to do?

Well, according to Je Tsongkhapa, this is a process of ceaseless meditation, of trying to be conscious every moment of our life of what we intend. This process should be soft and compassionate, a series of very little steps, slowly approaching the goal: the more we remember to put our intention inside the frame of the Universal Principle – We are here to serve and not to be served – the more we will remember it. Just keeping this small sadhana, discipline without being too serious about it – no guilt feelings when we didn’t remember – will get us there is a sure and probably imperceptible way 😉


9th Verse – hopelessly narrow minded

Those who attempt to deceive with words of advice that in any way exalt selfishness and depreciate selflessness become hopelessly lost in narrow-mindedness, obsessed with their own selfish interests. Such persons create the only error in the universe: diverting our precious care and concern for others to ourselves. This deception not only expresses hatred for Buddha’s wisdom but is the absurd attempt to destroy universal Buddha nature.

There are people – we ourselves sometimes – who apparently are compassionate and give advice to others just to help… but deep down are motivated by self interest – to get an advantage over others, to earn fame or fortune for oneself and so on.

Selflessness and selfishness don’t mix, they are like oil and water. The moment we exalt selfishness, we inevitable depreciate or deny selflessness.

So when we promote selfishness in any shape or form, we create the only error in the Universe – diverting our concern for the precious other to ourselves. Doing so we resist the Universal Principle, we deny how everything works always and only for the Good of All. Denying means we act as if we don’t know – and the Law of Attraction will make us hopelessly lost in narrow-mindedness. When we deny the Universal Principle we barre ourselves from knowing, from understanding.

Our denial of the Universal Principle, however, does not affect the workings of the Universe in any way – only we become intellectually blind, hypnotized and crazy.


10th Verse – our choice

To avoid decisively this disastrous way of hatred, bring to birth within your stream of awareness the maternal mind of totally positive intentions toward all beings as toward cherished children. This mind of kindness, supremely skillful in loving care, unveils the infinite value of every single life, demonstrating compassion as the meaning of existence. But the clumsy negative mind, operating blindly without concern for the preciousness of others, drains the nectar of meaning from human life. Cultivate diligently the selfless love that transforms every thought and action into tangible help for conscious beings.

We have the choice, according to Je Tsongkhapa, to cultivate a mind (soul of the physicality) which is either supremely skillful or clumsy and negative.

  • If we let the clumsy negative mind have it’s way, we are not acting at all, but all the time reacting blindly without concern of the others. Our life will become meaningless plunged in disastrous vortex of destruction.
  • If on the other hand we cultivate the skillful mind of kindness, we will be living a meaningful, infinitely valuable life.

The choice is ours. OK the choice will first be a mental, voluntary decision. We can help this decision to slowly soak through our whole being by seeing all others as our cherished children for whom we do want to selflessly care. In the process everyone of our thoughts will slowly be transformed into a tangible help for all beings.

 


11th Verse – all beings help us all the time

Such meditative practice brings to light the mind which envisions only the well-being of others, which is constantly grateful to all beloved beings for the immeasurable kindness they have poured forth through beginningless time as mothers, fathers, children, friends, benefactors, and teachers. This mind of goodness knows only the ceaseless longing to benefit all these blessed beings without exception in whatever manner and on whatever level imaginable.

According to Je Tsongkhapa each of us is the creator of his own mind. In the last verse we learned that we can create either a dull mind of selfishness or the intelligent mind of selflessness.


The intelligent mind is in complete synchronicity with the Universal Principle because it sees only the good of All; and it only sees that all beings are immeasurable kind to us because, anything they do to us, is helping us evolve and grow. So we can be constantly grateful for their kindness as our mother, father, benefactor or teacher… and also those who have accepted our teachings, our good deeds and our mothering and fathering. Once in alignment with the Universal Principle, we are a true part of the evolution of the Universe, possessed by the ceaseless longing to benefit All. We are moving in love and we are moved by love.


12th Verse – don’t forget

To remember vividly during every moment the kindness that has been expressed by all beings, and to cultivate an intense and constant longing to return even a small portion of this kindness, unveils the true significance of life in all worlds. The person who fails to respond wholeheartedly to this call for universal kindness and concern is on a lower plane of development than animals, whom are capable of experiencing immense gratitude.

When we are well, we forget, we don’t care anymore. And it’s only when we are in deep insecurity or suffering that we remember kindness, because we need it. When you were for example on a trekking tour and you lost your way, night fell and get completely disoriented and feel lost… if you then see a house in the distance with a light inside, your heart is jumping with joy and gratitude… then you came closer and you see there is even somebody in the house… and this person opens the door for you… and listens to your problem… and even helps you by inviting you in for the night and showing you the way tomorrow… in your situation you will have no problem to see and feel and be grateful for the immense kindness that is shown you.

And this gratitude that you feel creates the urge inside you to return even a small portion of this kindness. This emotional state is a great door, according to Je Tsongkhapa, to reveal the true significance of life to you; if you miss the door, you sink down on a lower plane than animals who are indeed capable of gratitude.

 


13th Verse – like ice in the sun

The method taught by awakened sages to develop this skillful mind of kindness is to cut the root of all selfish projections by repeatedly and intensively studying Perfect Wisdom, meditating single pointedly on its essence in a state of contemplative stillness and stability. With the clarity and honesty of such concentration, projected worlds of self-serving desire will melt in the sunlight of meditation, like structures of ice, revealing the magnificent secret of our existence, its total significance and absolute justification, which is active compassion for all conscious life.

During the last chapters, the question naturally arises: how to develop this skillful mind, how to cut the roots of selfishness?

Je Tsongkhapa proposes to intensely study Perfect Wisdom over and over again. What is Perfect Wisdom? The Buddha shared the Perfect Wisdom with us in his last teaching, called the Heart Sutra: there is nothing in the world that exists on its own; everything exists only in and through our perception. This gives us tremendous power over our reality: it has no reality on its own, it is more like a movie; a movie where the script is written by us and we play the main roles.

We can of course study by reading a book on Perfect Wisdom over and over again, but we can also look at all situations that occur in our lives – especially the nasty ones: see how they make us feel on the spot and then going deeper and seeing how the angry boss is not angry by himself, I perceive him as angry and his wife doesn’t. When I see the emptiness of the boss clearly, my feeling of abuse may disappear – melting away like ice in the sun, revealing a magnificent and splendid existence.


14th Verse – only for Buddhists ?

Those who unhesitatingly embrace and tenderly serve all suffering creatures during this degenerate age, just as a loving mother painstakingly cares for even the most wayward of her children, they alone are the teachers of the holy life who authentically walk the Buddha Way.

In this verse Je Tsongkhapa lays out the discipline (dharma) for all (Buddhist) practitioners on the path of compassion:

  • they recognize that we are living in a degenerate, occult age
  • they see all creature as a mother sees her children
  • they are always ready to serve all suffering creatures like a loving mother

A note of the editor aviram: if we are not Buddhists, we can still serve all beings to make the world a better place without paying any attention to the current state of affairs, to the manifestations of our current reality. Whenever we see anything we don’t want, we turn our head to look at what is it that we do want and imagine the details of this.


15th Verse – elevate the soul

The mind that faithfully and tirelessly serves and elevates conscious beings is sheer goodness, constantly giving the gift of itself, its faith in ever-expanding goodness, to all other minds thereby benefiting them in the most direct way. Of all possible forms of benefit on any level, the highest is to teach this practice of love, this indomitable faith in universal goodness, by the direct transmission of selfless awareness flowing transparently from mind to mind in accordance with the need and capacity of each mind. This is true teaching, tangibly transmitting the living energy of universal goodness, which becomes perpetually active in the recipient, even during the most pressing times of crisis, never evaporating into mere words or concepts.

We could think that goodness is giving money to a beggar. On a very ordinary level that’s OK. But the goodness Je Tsongkhapa is talking about here goes way further: we could cultivate a mind that tirelessly elevates conscious beings. In the example of the beggar that could mean, that we elevate the soul of the beggar so he can change his vibrations from never enough to always abundance. What he calls the ‘direct transmission of selfless awareness’ could be in not seeing the misery of the beggar but the abundance all around him: the sun is shining to warm him, the soft breeze carries wonderful fragrances of flowers, people give him money, a little girl smiles at him… The transmission of these living thought energies becomes perpetually active in the recipient and will help him even in the most severe crises.


16th Verse – we decide on our enlightenment

During this blissful practice, continually cultivating the wonderful, ever-expanding mind of goodness, even the slightest lack of sympathetic joy disappears and awareness becomes more concentrated and selfless, while the selfish emotions and conceptual projections which compose this narrow conventional world are gradually effaced, and we are completely liberated. The brilliant sun of Great Compassion shines unobstructed. The spirit of wholehearted love in every thought and action constitutes the spontaneously radiating sunlight, effortlessly melting the mist of self-centeredness, vastly strengthening our constant efforts for all beings.

In this verse Je Tsongkhapa gives us the mechanism of what happens to our mind and to our life when we cultivate goodness in whatever we do: even the slightest lack of sympathetic joy will disappear leaving the whole space for expanding awareness leading us to complete liberation. With our narrow selfish personality completely gone, only the brilliant sun of compassion will shine unobstructed. And even this sun is ‘made’ of the intention of wholehearted love in every one of our thoughts, words or actions.

This suggests that we are not only responsible for the creation of the reality surrounding us – paradise or hell, so to say -, but we also have the decision for our own enlightenment. According to Je Tsongkhapa, we all would be already enlightened – if it wasn’t for our selfish intentions that prevent enlightenment. And the way towards paradise and enlightenment is self gratifying: each step in the right direction makes us feel good, each step in the opposite direction makes feel suffering – this is an unfailing inner GPS on our spiritual path!


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